Un traînard et un plomb téléphérique pour leurrer la dorade royale!
Les poseurs de baos se plaignent de ne pas lever les dodos à la canne dans les mêmes secteurs.
Nous pourrions donc penser que le bao a une efficacité bien supérieure à la pêche au poser. Partant de ce constat, il faut déterminer ce qui différencie les 2 techniques.
Comme vous pouvez l'imaginer, je préfère la pêche canne à la main pour le côté tactile, directe et vivre l'instant présent.
J'ai pratiqué la pêche au bao avec des amis professionnels et je crois connaître la finalité de la technique...
Le bao est un engin "dormant", isolé, placé et relevé toutes les 1/2 heure. Il a l'avantage d'être équipé de plusieurs hameçons, sinon de 2 hameçons. La chaîne d'hameçon fait teaser et la longueur du traînard n'a de limite que l'imagination du pêcheur. Les appâts et la taille des hameçons importants sont là pour ne pas faire dans la dentelle et la table est franchement mise pour attirer de loin les poissons. Les effluves dégagées par ce montage sont extrêmement leurrant, libre et facilement transportées dans le courant...
La pêche au poser dans le jus est une technique qui est encore en devenir. Pour l'instant la raréfaction de l'espèce commence à toucher les sparidés, mais bien moins que le bar. Il faut donc encore affiner les techniques et chercher à monter des bdl de plus en plus sophistiqués mais surtout de plus en plus attirant pour le poisson.
Les années passées, il suffisait de se mouiller proche des passages des dodos pour taper quelques spécimens à chaque session de pêche.
Le trajet des dodos ayant été modifié par le déplacement des naissains et certaines moulières ont été pillées, reste au pêcheur de les "traquer" ailleurs et différemment. Il y a donc un changement de comportement des Royales. Les bancs semblent moins nombreux et moins fréquents. La température de l'eau y est peut-être pour quelque chose et ceci n'est peut-être qu'un simple retard de l'horloge biologique des sparidés. Ils vont donc peut-être colonisés le Golfe du Morbihan plus tardivement.
Dans la rivière d'Etel, le phénomène est différent et les pêcheurs ont touché des quantités de poissons sur des appâts mous à certains moments de ce début de période, alors que les années passées la taille et le nombre des Royales prélevés dans la rivière étaient en diminution. Les choses changent...
La pêche au poser pour espérer ferrer une daurade royale, s'appuie depuis des lustres sur le fameux trainard coulissant ou fixe. Du bord, le fixe me parait le plus adapté et le plus prenant. En bateau, l'histoire ne s'écrit pas de la même façon même si c’est un éternel recommencement. Le matériel disponible pour les montages des bdl se réduit dans les rayonnages de nos détaillants. Parfois les fabricants ont fait l'impasse sur certains produits en abandonnant certaines gammes.
Les produits carpistes restent une référence en matière de montage de bas de ligne. Je pioche dans le matériel carpistes ce qui me convient et je l'adapte à la pêche au poser en milieu salin.
Pourquoi avoir introduit un comparatif entre les techniques si éloignées que sont la pêche au bao et la pêche au poser. Puisque le poisson est moins nombreux et parfois plus solitaire, il faut trouver les moyens de le leurrer en changeant nos mouillages mais aussi nos bas de ligne.
Voici ce que je teste en ce moment.
Zones: herbiers, sable, vase ou mixte avec fort courant et contre courant.
- Trainard de 5 à 20 m monté avec un hameçon ou un montage wishbone pour le crabe.
- A 2 m de l'hameçon je monte un émerillon précédé d'une perle amortissante.
- Le plomb sera de 100 à 250 g selon la force du courant et la puissance de la canne. Il sera équipé d'un cassant de 20 cm avec un émerillon agrafe pour l'accrocher à la volée.
C'est le principe du plomb téléphérique.
L'action consiste:
- d'escher le trainard avec des appâts mous ou avec un crabe
- de lancer l'appât dans le courant sans plomb
- de garder le pick up ouvert en rendant du fil
- de laisser s'éloigner le bdl au cul du bateau autant que faire ce peut de 20 à 50m ou plus…
- de monter le plomb téléphérique, toujours le pick up ouvert et de le laisser coulisser sur le corps de ligne
- d'évaluer à la touche l'atterrissage de la plombée sur le substrat
- de fermer le pick up
- d'entrer en contact avec le poids du plomb en tendant légèrement la ligne
Voilà vous êtes en mode pêche...
L'intérêt est flagrant, vous éloignez l'esche du bateau et de son mouillage et des bruits parasites générés par une palanquée de pêcheurs pachyderme se déplacant dans l'embarcation.
Vous libérez votre ligne de toute contrainte.
Vous choisissez la longueur du traînard qui vous convient
A la touche, c'est le montage autoferrant qui doit faire son office. Il se comporte comme en surf casting avec sa bannière qui permet de leurrer le poisson et qu'il se ferre seul.
Pour le combat, il va falloir composer dans les premiers temps avec le poids de la plombée qui se sentira en différé.
En s'approchant du bateau, la plombée va se caler sur la butée (perle molle et émerillon). Le poids du plomb se fera sentir lourdement en plus de celui du poisson.
Dés que le plomb est au dessus du fond, il ne faut pas hésiter à desserrer un chouia le moulinet.
L'autre option préalable, c'est de pêcher en 45/100 en nylon pour le corps de ligne. Vous pourrez tracter sans état d'âme.
La phase précédant l'épuisetage risque d'être un peu sport si vous êtes seul. Comme toujours la dodo se mérite et il va falloir mouliner et tracter en finesse...
N'oubliez pas l'épuisette et l'appareil photo...
Je ferai un photo montage ou un film sur cette technique dés que possible...
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